Exploiter notre plein potentiel grâce à la mise en place de partenariats à un stade précoce
Nous nous sommes entretenus récemment avec Mary Jane Hinrichs, Vice-présidente sénior et Directrice mondiale du développement précoce d’Ipsen. Mary Jane pilote de bout en bout l’orientation stratégique et l’exécution des programmes à un stade précoce chez Ipsen, du candidat médicament aux premiers essais cliniques de preuve de concept chez l’homme. Dans cette interview, Mary Jane revient sur le rôle crucial que jouent les partenariats à un stade précoce dans le processus de développement pharmaceutique.
Bonjour Mary-Jane. Pourriez-vous nous expliquer en quoi les partenariats à un stade précoce jouent un rôle essentiel dans le processus de développement pharmaceutique d’Ipsen ?
Avec plaisir ! Les partenariats à un stade précoce font partie intégrante de l’avenir d’Ipsen. Ils permettent de faire la différence entre une simple idée et la mise au point de nouveaux médicaments pour les patients qui n’ont pas ou peu d’options de traitement. Il s’agit ici de construire un portefeuille solide de produits en R&D et de définir la trajectoire de nouvelles thérapies potentielles. Pour nous, les sociétés de biotechnologie et les centres universitaires ouvrent la voie en matière d’innovation scientifique, notamment dans les domaines où les besoins des patients sont le moins couverts. En combinant leurs capacités de recherche et leur expertise à la pointe de l’innovation et l’expérience en développement préclinique de notre équipe, nous pouvons accélérer la mise à disposition de nouveaux médicaments innovants pour les patients qui autrement se retrouveraient sans options de traitement.
Cela implique de prendre certains risques. Comment cibler les bons traitements au cours des phases initiales de développement ?
En effet, le risque zéro n’existe pas, mais nous ne prenons jamais de décisions à l’aveugle. Notre stratégie consiste à bâtir un portefeuille équilibré, qui se compose d’actifs de premier ordre dans des domaines éprouvés et d’actifs stratégiques innovants, soutenus par des données scientifiques solides. Notre processus de décision robuste, guidé par les données, nous permet de prendre des risques en toute connaissance de cause, en choisissant des molécules à fort potentiel, en équilibrant les risques de notre portefeuille et en travaillant avec les bons partenaires. Prendre les bonnes mesures et générer les bonnes données durant les phases précoces de développement peut changer la donne dans le cadre de programmes cliniques et garantir ainsi les meilleures chances de succès pour les patients. Ainsi, nous sommes convaincus d’avoir sélectionné les bonnes cibles, auprès des bonnes populations de patients, et sommes fiers d’avoir enregistré un taux d’attrition faible, à deux chiffres, dans nos programmes de développement précoce depuis 2021. En science, nous n’avons aucune garantie, mais ce que nous pouvons faire, c’est adopter une approche basée sur les données qui contribue à réduire autant que possible les risques.
Le développement précoce est loin d’être un long fleuve tranquille. Comment faites-vous face aux imprévus lorsque vous développez de nouvelles thérapies ?
La science est aussi synonyme d’échec, c’est le jeu. Mais il est important de se rappeler que même un résultat négatif a quelque chose à nous apprendre, à nous ainsi qu’aux chercheurs de demain, et nous rapproche un peu plus de la prochaine opportunité à saisir pour apporter un nouveau traitement aux patients. De la phase précoce du développement clinique à la mise sur le marché, il est primordial d’établir des bases solides avec la mise en œuvre d’un programme de développement précoce concret afin d’augmenter considérablement nos chances de réussite. Chez Ipsen, notre expérience et notre expertise nous guident chaque jour, nous permettant de nous tourner vers l’avenir et de nous préparer à relever les défis futurs pour élaborer et valider nos stratégies de développement précoce. En collaborant avec des experts d’envergure mondiale dans le domaine complexe des MAPK à un stade critique – phase d’optimisation des leads à un stade avancé – nous sommes en mesure de propulser ces composés à haut potentiel jusqu’aux premiers essais chez l’homme. Ici, il est question d’avoir la bonne expertise et d’anticiper les éventuels imprévus à venir.
Échanger dès le début avec les autorités réglementaires est un choix plutôt judicieux. Pourquoi est-ce si important dans le processus de développement ?
Tout à fait ! Engager un dialogue transparent avec les autorités réglementaires en amont nous permet de prévoir et de surmonter les obstacles qui surviennent souvent lors d’étapes ultérieures du développement de médicaments et qui peuvent retarder la mise à disposition de ces traitements potentiels auprès des patients. Comme je l’ai mentionné plus tôt, il est très important de se montrer proactif et de prévoir des difficultés éventuelles. Face à un contexte réglementaire exigeant, nous travaillons actuellement sur de nouvelles recommandations. Notre stratégie consiste à préparer de façon méticuleuse la Phase I afin de garantir une exécution rapide tout en évaluant avec précision les doses optimales. Nous avons mis tout en œuvre pour soumettre les demandes d’approbation le plus rapidement possible et programmé des consultations précoces avec les autorités réglementaires, une fois la phase d’augmentation des doses terminée. Nous n’avons de cesse de trouver le juste équilibre pour faire face aux complexités du processus de développement, construire des bases solides et proposer des solutions innovantes fondées sur une base de données probantes et ce, de manière rapide et efficace.
Si vous deviez vous adresser à un potentiel partenaire à un stade précoce, que lui diriez-vous ?
Je lui dirais qu’ensemble, nous pouvons accélérer la mise à disposition de thérapies innovantes pour les patients.